La multiplication des chaines télévisées gratuites (la TNT a été introduite en 2005), la démocratisation des réseaux sociaux avec de nouveaux usages de plus en plus mobiles et le développement des tablettes ont donné naissance à de nouveaux comportements des téléspectateurs tel que le “double écran” et la “TV mobile”.
Plutôt que de lutter contre les réseaux sociaux, autant les intégrer
Aujourd’hui fidéliser le public devient donc un défi pour les programmes TV. Pour y arriver certains programmes ont donc adopté la logique de “fan” propre aux réseaux sociaux pour créer et entretenir un lien avec leur audience, et c’est par ces mêmes réseaux qu’ils créent cette relation.
Exemples de bons élèves
M6 est sans doute la chaine qui a été la plus rapide en terme d’adaptation aux nouveaux comportements des téléspectateurs : pionnière sur le replay, à la pointe du contenu interactif avec son application 6play, la chaîne propose de poursuivre expérience TV sur tous les supports mobiles, avant pendant et après le programme.
Ainsi des émissions comme “ les reines du shopping ” ont elles une page facebook propre, qui propose du contenu en lien avec le propos de l’émission pour maintenir son audience “engagée” avant et après l’émission. Elles proposent aussi aux téléspectateurs de participer à l’émission en relevant le même défi que celui proposé aux candidates. Les téléspectateurs peuvent ensuite partager le résultat via l’application de la chaîne.
D’autres chaînes proposent également des émissions qui ont très bien intégré les réseaux sociaux, comme The Voice sur TF1. Ici l’audience est invitée à commenter l’émission sur Twitter via un hashtag officiel #thevoice, mais elle soumet aussi pendant la diffusion d’autres hashtag à commenter qui renvoient à des faits insolites ayant eu lieu pendant l’emission, et ça marche : la dernière émission a généré plus de 61 000 mentions !
Quel bénéfice au delà de la fidélisation ?
La relation qui se crée entre programme et téléspectateur permet aux chaines de mieux connaitre leur audience, et cela leur donne la possibilité de proposer des espaces publicitaires aux annonceurs avec une cible beaucoup plus fine que par le passé. Ils peuvent même segmenter leur cible par canaux, car ceux qui regarde un même programme sur tablette ou sur écran TV ont des habitudes de consommation très distinctes.
Interagir et créer du lien avec son audience permet de mieux connaître sa “communauté de téléspectateurs” et d’assurer la longévité du programme, puisque les téléspectateurs internautes partagent facilement leurs avis en ligne et les améliorations qu’ils souhaiteraient y apporter. Le risque pour certains programmes réside dans le fait de publier du contenu pour engager mais de ne pas être à l’écoute de ses téléspectateurs, mais s’ils sont équipés d’outils qui leur permettent de faire une veille du web et des réseaux sociaux, la tâche devient bien plus facile.
Certaines chaînes et programmes n’en sont encore qu’au début mais la passivité devant la TV est désormais un lointain souvenir : il faudra désormais compter avec la télé sociale et interactive. Reste aux chaines et programmes de s’équiper pour pouvoir intégrer ces nouvelles habitudes.