Le sujet du coronavirus ne cesse de prendre de l’ampleur sur les médias sociaux avec 24 millions de mentions sur les deux derniers mois. L’impact du virus sur l’économie est désormais le sujet n°2 abordé en ligne. Enquête.
Le coronavirus n’est plus qu’à un fil de la classification pandémie de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et a atteint une viralité sans précédent sur la toile. L’épidémie suscite l’inquiétude des internautes autour du globe et le besoin d’informations précises sur la santé publique est plus fort que jamais. Actuellement, le nouveau coronavirus est présent dans 48 pays; et la contagion ne fait que commencer…
Les plus grands acteurs de la santé et notamment l’OMS, les institutions nationales de santé publique et les organes de presse sont contraints de fournir des informations fiables et continues. Les médias sociaux ont pris des mesures pour lutter contre la propagation des fake news et tentent, tant bien que mal, de partager des données validées par des sites de confiance. Le 26 février, la Bourse américaine enregistrait sa pire baisse de cours en deux ans, environ 3% selon le Wall Street Journal, déclenchée par les craintes des analystes à l’égard du coronavirus. De nombreuses industries ont déjà été impactées négativement, tandis que d’autres semblent bénéficier de ces circonstances. Toutefois, le besoin d’informations fiables pour anticiper l’impact de la crise sur leur activité fait l’unanimité pour les entreprises.
Les internautes ne cessent de suivre l’état de l’épidémie, si bien que les médias sociaux sont devenus le porte parole des citoyens du monde entier. A l’aide de la Suite de Social Intelligence de Synthesio, partons à la découverte de ces conversations pour un état des lieux.
L’Italie étant actuellement le pays le plus touché d’Europe, nous lui accorderons un intérêt tout particulier pour ce premier rapport. Mais restez connectés, de nouveaux rapports seront publiés pour suivre la propagation de ce virus et les réactions associées en ligne.
L’évolution des conversations en ligne par rapport à la propagation du virus dans le monde
En termes de volume de conversations et sans grande surprise, la Chine, centre de l’épidémie, est le premier pays en état d’alerte. Elle est suivie par des pays moins touchés par le virus mais pour autant très actifs dans le partage d’informations autour du coronavirus. Par exemple, au Royaume-Uni, ce dernier a déjà généré deux fois plus de recherches que le Brexit. Allons plus loin, les publications liées au coronavirus ont un taux d’engagement plus élevé que les publications liées à tout autre sujet politique d’actualité. Le taux d’engagement mesure l’activité sur les principaux réseaux sociaux – Twitter, Facebook, Instagram et YouTube – par sujet, révélant dans quelle mesure un public répond (likes, retweets, partages, etc.) à un message d’actualité donné. La corrélation entre la propagation du virus et l’intérêt exprimé en ligne reflète la dynamique sociale et médiatique des marchés touchés.
Le volume de mentions aux États-Unis sur le coronavirus est désormais plus élevé qu’en Chine, reflétant la stabilisation de la situation en Chine et l’apparition de nouveaux cas ainsi que l’impact sur le marché boursier américain.
Les recherches et les conversations en ligne augmentent proportionnellement au nombre de cas et de décès
Jetons un oeil à ce que Signals, notre module de détection de tendances, a à nous apprendre. Signals a identifié une forte corrélation entre le volume de mentions et les interactions avec les annonces de nouveaux décès liés au virus. Modèle classique de la viralité en ligne nous direz-vous. L’évolution des mentions en Italie la semaine dernière offre une bonne illustration de ce phénomène viral, avec un écho important en Europe en raison de sa proximité géographique. La tension en Italie a fait bondir le nombre de mentions en Europe du 24 au 28 février. Le volume des mentions et des interactions a culminé les 23 et 24 février en Italie, faisant écho aux nouveaux cas découverts.
L’actualité, moteur des tendances de conversation en ligne et des préoccupations économiques
En Italie, les mentions et les interactions sont encore dominées par les médias d’information, mais les publications sur les réseaux sociaux, les forums et les blogs ne cessent d’augmenter. Les institutions et les gouvernements ont une faible part de voix dans les mentions en ligne. Les interactions incluent tous les Likes, commentaires, partages, retweets liés à une mention. Une mention est une publication digitale – il peut s’agir d’une publication sociale ou d’un article en ligne, par exemple – qui fait référence à un mot clé que vous surveillez. Fait intéressant, l’impact économique du coronavirus est le deuxième sujet le plus mentionné en Italie après les réactions aux mesures de quarantaine.
Cette perception d’une menace pour les marchés financiers et l’économie mondiale était déjà partagée par 78% des Italiens avant le début de l’épidémie. Le troisième sujet le plus discuté est l’impact du virus sur la mobilité.
Des conversations dominées par les médias et Twitter
Répartitions entre les réseaux sociaux : Twitter 72%, Facebook 27% et Instagram moins d’1%
Les personnalités médiatiques et les politiciens résonnent plus que les professionnels de la santé
En examinant spécifiquement les personnalités influentes sur le sujet et les meilleurs posts en Italie, nous constatons que le coronavirus est dominé par des personnalités médiatiques. Par exemple, Vittorio Feltri est un journaliste italien et Selvaggia Lucarelli, un célèbre commentateur. Les politiciens reçoivent également plus d’engagement que les professionnels de la santé ou les experts. En Italie, le médecin et expert en maladies infectieuses Roberto Burioni remporte toutefois l’attention du public.
Mais que disent vraiment les conversations ?
Les posts autour du coronavirus semblent tendre inexorablement vers le sarcasme. Pour le moment ?
Légende 1 : Tenue Coronavirus
Légende 2 : La nouvelle drogue. Tu veux du haschich ou de la cocaïne ? Du gel hydroalcoolique
En Italie, les emojis à caractère humoristique sont encore prépondérants. Cependant, l’utilisation de l’emoji masqué, de l’emoji pensant et du cercle rouge a tendance à augmenter proportionnellement au nombre de cas déclarés. Le sarcasme et les blagues vont-ils bientôt laisser place à l’inquiétude ? L’indifférence règne-t-elle encore ou l’humour reflète finalement l’effroi ambiant ? Nous tenterons d’apporter des éléments de réponses grâce aux prochains rapports.
L’analyse du cas italien illustre bien l’importance de comprendre les conversations sur les plateformes sociales pour évaluer l’impact réel d’une crise sur les personnes. A très vite pour un nouvel état des lieux ?
Pour plus d’informations sur l’épidémie, nous vous conseillerions bien de consulter l’étude d’Ipsos à retrouver ci-dessous :
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